Un peu avant 2008, un peu après l'immense (au sens propre) Carlos, Pascal Sevran et le capitalisme sans tête, je suis au regret de vous annoncer la mort de ce modeste blog. Y a pas à dire, il sera bien entouré.
Non pas que l'envie de jouer me manque, que du contraire! Ce serait plutôt le temps qui fait défaut, surtout si je veux un jour accomplir l'un ou l'autre de mes vieux rêves de gosse: écrire un bouquin, apprendre à jouer de la batterie (vieux rêve de gosse apparu il y a un mois, à l'achat de Guitar Hero World Tour), éditer un jeu de plateau, finir GTA IV, devenir un joueur de poker vraiment consistant, ressortir l'Assimil japonais ou encore apprendre à faire un noeud de cravate.
Bien entendu, je vous rassure tout de suite, malgré mon intolérable mutisme, aucun de ces passionnants projets n'a avancé d'un pouce ce dernier mois, mais est-ce réellement de ma faute si le très chronophage King's Bounty est encore meilleur que prévu?
Je m'en voudrais cependant de vous laisser en plan sans un traditionnel best of de ce qui m'a excité, -et fait débander-, cette année.
Le disque de l'année: Future of the Left - "Curses"
Composé pour deux tiers de membres des très regrettés McLusky, les Gallois de Future of the Left sortent ici leur première plaque, et pour peu qu'on ne soit pas effarouché par des rythmiques taillées à même le roc, ni par une pochette esthétiquement discutable (lisez: bleeuuaaargh!!), voilà de quoi s'abîmer les tympans avec délectation. Ils ne feront probablement jamais la tête d'affiche à Werchter, ni à Taratata, et c'est probablement mieux comme ça.
Mention spéciale à Hadouken - "Music for an accelerated culture", acheté par hasard, le nom du groupe allumant des étincelles madeleinedeproustiennes au fond de mes yeux de gamer. Abstraction faite d'un chanteur à tête de con première classe, Hadouken essaie clairement de sucer la roue des Klaxons mais y parvient avec succès.
Le gros étron fumant de l'année est attribué haut la main à Metallica - "Death Magnetic". Repoussant toujours plus loin les limites du journalisme total, je me permets de critiquer allègrement un album que je n'ai pas pris la peine d'écouter. C'est probablement à cause de ce genre d'attitude que je suis aujourd'hui gratte-clavier et pas gratte-papier. Mais sans rire, comment tomber dans le panneau? Metallica, ce sont quatre millionnaires grisonnants, refusant de se parler, faisant les tournées dans des jets séparés et qui, marketing oblige, essaient de nous fourguer une nouvelle plaque. Moi, je préfère me tremper la couille gauche dans l'acide sulfurique que d'approcher ce genre de trucs. Metallica est mort en 1991, faudrait les prévenir.
Le film de l'année: Cloverfield.
Eeeeh ben mon con, c'est pas encore avec ça que je vais passer pour l'intello de service! Parce que bon, Cloverfield, point de vue scénario, c'est pas vraiment de la haute voltige. Une soirée en plein New York et boum! Un gros monstre vient foutre le boxon. Voilà.
Et puis à moins d'effacer King Kong, Godzilla et the Blair Witch Project de la mémoire collective, Cloclo n'est pas non plus un modèle d'originalité. Mais bon, sans vraiment pouvoir en justifier la raison, ce film m'a bien pris aux tripes, du début à la fin, avec son tournage caméra à l'épaule, son stress permanent et quelques effets spéciaux fort réussis. Paraît que dans la veine 'Blair Witch', REC est meilleur, mais j'ai pas encore pu mettre la main dessus...
Le DVD de l'année: Kaamelott livre V.
Kaamelott, vous voyez? Ce sont les petites capsules de même pas 5 minutes réécrivant la légende arthurienne à la grosse louche. Les deux premières saisons m'avaient fait pisser de rire, les deux suivantes s'essouflaient de plus en plus, fatalement: pas facile de pondre 100 épisodes par saison, sur le même thème, sans se répéter ou perdre un peu l'inspiration. Alexandre Astier (auteur-acteur principal-réalisateur-compositeur-interprète, sans rire), qui est loin d'être un con, a bien senti qu'il fallait se remettre en question, et propose ici 8 épisodes d'une cinquantaine de minutes, ce qui permet une réelle narration. Sans pour autant perdre la touche unique de la série, on plonge ici dans une véritable histoire, explorant plus profondément les personnages et leurs aspirations. Ouais, c'est de la balle, et pour ceux qui hésiteraient encore à mettre la main à la poche, sachez simplement que Karadoc, à la tête d'un clan dissident, les Semi-Croustillants (eeeeh oui), va monter sur le trône de Bretagne! Ca met pas l'eau à la bouche, ça?
Le bouquin de l'année: Laurent Chalumeau - "Les arnaqueurs aussi".
Plus jeune, je croyais naïvement que le succès de Nulle Part Ailleurs reposait principalement sur la plume géniale d'Antoine de Caunes. Rendons à César... Les chroniques de début d'émission étaient en grande partie écrites par Albert Algoud, alors que les fantastiques capsules avec José Garcia étaient signées Laurent Chalumeau, qui signe aujourd'hui, avec 'Les Arnaqueurs Aussi' son sixième roman, après notamment le très dérangé 'Fuck', et un 'Anne Franck 2: le retour' qu'il me tarde de découvrir.
'Les Arnaqueurs aussi' dépeint la rencontre de délinquants en tous genres sous le soleil des palaces cannois. Jet-setters cramoisis, baronnes embagouzées, ruskofs teigneux s'entrecroisent pour une chasse au pactole sans temps morts et fertile en rebondissements débiles. Soucieuse de bien vendre la sousoupe, la quatrième de couverture s'emballe quelque peu en évoquant des 'dialogues signés par un Audiard moderne', mais il faut reconnaître que le Chalumeau a de l'or dans la plume.
Au calme sous les palmiers de ma piscine à Vegas, c'était probablement l'ambiance idéale pour dévorer ce bouquin. J'ai adoré.
Le jeu de l'année: Dead Space.
La grande question en cette fin d'année, c'était: Fallout 3 ou Fable 2? Eh bien, en ce qui me concerne, aucun des 2! Dead Space est passé par là sans trop prévenir, et le pad m'a collé aux mains durant presque 20 heures: impossible de lâcher la bête! Une réalisation sans faille (graphismes oppressants, interface géniale, ambiance sonore parfaite), un arsenal limité mais varié, un système d'achats/évolutions apportant même une petite touche de gestion: difficile de ne pas succomber (c'est le cas de le dire) pour ce titre emballant. Et le bestiaire, quel bonheur! Les aliens étant surtout vulnérables au niveau des articulations, oubliez vos 10 années d'entraînement aux headshots: ici, on vise le coude, l'épaule, la jambe; ici, il faut démembrer avec précision. Ce n'était donc pas le jeu à sortir en famille durant les fêtes, Tata Monique et la petite cousine Suzette étant assez éloignées du public-cible.
Mention spéciale à King's Bounty: the Legend, qui ressuscite avec grand talent la série des Heroes of Might and Magic, grâce à un système de quêtes très étoffé.
Et aussi un gros bisou baveux à Braid, l'incroyable petit jeu XBOX Live qui prouve qu'il est encore possible d'être innovant en 2008. Sans rire, 15€ à peine, tapez sur eBay le dernier Voulzy que Nénène, croyant bien faire, vous a mis sous le sapin, et faites-vous plaisir, goddamnit!
Le flop de l'année, pour moi, c'est pas un jeu en particulier (même si avec le recul, Spore, c'était tout de même pas terrible). Ce serait la Wii dans son ensemble, et le manque désolant de titres un peu intéressants qui voient le jour. Sur cette plateforme, cette année, j'ai bien aimé Zack et Wiki, j'ai un peu fait le con sur Wii Fit... et c'est tout! Qu'est-ce qu'ils branlent, les développeurs?
Voilà. Merci beaucoup à tous mes lecteurs enthousiastes pendant ces 18 mois, merci pour vos visites. Ce fut une chouette aventure.
Après une heure de jeu, ça a donné, à la date d'aujourd'hui, 45000 visites, dont 32000 visiteurs uniques, venant de 102 pays. Merci à vous tous, et encore une fois désolé pour ces lecteurs à qui Google, ce farceur, a suggéré mon site suite à ces recherches: 'comment enfiler un tutu adulte?', 'ali lukunku est-il dans fifa 2008?', 'barzotti guitar pro', 'caca pipi pooping', 'chier s'est se faire enculer à l'envers' (superbe), 'foufoune en rute', et le décidément très flippant 'Anne Roumanoff à poil'. Je ne m'en lasserai jamais, vous êtes formidables!
Vivez heureux!
nounet out --
dimanche 28 décembre 2008
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