Puisqu'en plus de jouer, il m'arrive aussi de lire, écouter et regarder, je me permets de sortir allègrement de mes plates-bandes, et je commence par vous livrer mes impressions musicales sur l'année écoulée.
Le disque de l'année: The Klaxons - "Myths of the Near Future".
Jamais entendu parler de ces londoniens avant 2007, et il est fort possible que le hype s'éteigne rapidement, alors profitons-en pour déguster en vitesse cette imparable collection de mélodies énervées, qui, à l'instar des meilleurs tubes d'Annie Cordy, trottent inlassablement en mémoire dès la première écoute. Sauf que là, ça reste supportable. Les Klaxons me donnent envie de fredonner sous la douche, de taper du pied sous le bureau, et surtout de sautiller comme un con en soirée à trois heures du mat', verre de Duvel à la main. Ou alors c'est juste cette putain de sirène dans 'Atlantis to Interzone' qui me rend complètement dingo. Plain fuckin' brilliant.
Mention spéciale à Enter Shikari - "Take to the Skies", pour leur hardcore nappé de synthés dance. C'est peu digeste, mais très revigorant.
Le flop de l'année: Queens of the Stone Age - Era Vulgaris. Un ou deux morceaux relativement écoutables, dont 3s and 7s, que je maîtrise à merveille dans GHIII, mais pour le reste, admirez la pochette et dites-vous bien que malgré ça, le plumage éclate le ramage 6-1, 6-0.
Le film de l'année: "The Prestige".
J'aurais voulu mettre Borat, qui EST le film de l'année, mais celui de l'année passée apparemment, putain comme le temps passe vite. Tant pis, je le mettrai en DVD.
Ce Prestige est donc un film de magiciens, et à part la migration des pingouins d'Antarctique, je peux difficilement imaginer sujet moins porteur. Et pourtant! La rivalité entre Angier et Borden, deux magiciens à la quête du tour ultime, est passionnante de bout en bout, et même après plusieures visions, on peut encore passer des heures à disserter sur l'aspect sci-fi/fantastique, ou pas, de la fin du film. Vous voulez mon avis? Non bien sûr, la machine de Tesla ne 'marche pas', il y a un truc, on est dans un putain de film de magiciens, pas dans Star Trek! Et vous, vous en pensez quoi?
Disclaimer: le blog, le poker, le rejeton, tout ça... J'ai vraiment vu peu de films cette année, donc fatalement, je suis certainement passé à côté d'autres perles rares.
Le flop de l'année: "The Fountain". Aronofsky, putain, pourquoi tu me fais ça? Ca faisait 6 ans que je t'attendais...
Le DVD de l'année: "Borat".
Dans notre monde édulcoré où la majorité bêlante se gausse de l'impertinence folle d'André Lamy et de Laurent Gerba, il est rassurant de voir que certains olibrius risquent encore un orteil ou deux hors des sentiers battus. Sacha Baron Cohen, lui, transgresse allègrement toutes les limites communément admises en commettant un film résolument misogyne, antipatriotique et antisémite, ce qui est d'autant plus savoureux qu'il est de confession juive. 'May George Bush drink the blood of every man, woman, and child in Iraq!', lance-t'il à un parterre de rednecks qui applaudissent à tout rompre. Rien à ajouter.
Outre la communauté juive, le Kazakhstan est un peu colère suite à cet opus. Il est vrai que notre ami a quelque peu revisité l'hymne national:
Kazakhstan greatest country in the world, All other countries are run by little girls.Peut-être que si la Belgique avait un hymne de cet acabit, je mettrais plus d'enthousiasme à vouloir la sauver...
Kazakhstan number one exporter of potassium, all other countries have inferior potassium.
Kazakhstan home of Tinshein swimming pool, it’s length thirty meter and width six meter. Filtration system a marvel to behold. It remove 83 percent of human solid waste.
Kazakhstan, Kazakhstan you very nice place, From Plains of Tarashek to northern fence of Jewtown.
Kazakhstan friend of all except Uzbekistan, They very nosey people with bone in their brain.
Kazakhstan industry best in the world, we invented toffee and trouser belt.
Kazakhstan's prostitutes cleanest in the region, except of course Turkmenistan's.
Kazakhstan, Kazakhstan you very nice place, From Plains of Tarashek to northern fence of Jewtown.
Come grasp the might penis of our leader from junction with the testes to tip of its face!
La série Télé de l'année: Entourage.
Bon, je sais, la saison 3 vient de sortir, alors j'abuse un peu en parlant de série de l'année, mais voilà, je l'ai découverte cette année, alors bon, je vous en prie. Entourage raconte la vie de Vincent Chase, méga star hollywoodienne, et son... entourage, Eric le pote manager; Drama, son frère, has-been qui refuse de l'avouer; et Turtle, quatrième roue du carrosse, tout simplement. Et surtout, SURTOUT, Ari, l'agent véreux, misanthrophe, homophobe, misogyne, sadique, et qui mitraille des cageots entiers de répliques cultes à chaque épisode. On adore vraiment le détester!
Le sujet pourrait insupporter, genre 'Comment parvenir à se limiter au budget initial de $50.000 pour l'annif de Vince?' ou encore 'Est-ce que je dois vraiment faire ce film pour à peine trois millions?', mais l'alchimie entre les personnages fonctionne à merveille. Alors, ça se regarde comme on mange un bol de cacahuètes, incapable de s'arrêter, le sourire aux lèvres...
Coup de gueule quand même, rapport à cette nouvelle mode qui consiste à sortir les séries en demi-saisons. C'est le cas pour les Sopranos, dont le final devrait sortir sous peu, et c'est aussi le cas ici. Faudrait peut-être arrêter de se foutre de notre gueule, à l'occasion. Je suis un fervent défenseur du respect des droits d'auteur, (et j'en profite d'ailleurs pour signaler que tout ce qui a été testé sur ce blog l'a été sur une version légale), mais c'est le genre de pratiques qui donne envie d'installer la mule. Si j'ai envie de me faire enculer, j'aime autant enfiler un tutu et me promener place Rouppe, merci bien.
Mention spéciale à Rescue Me. J'avais tellement la trouille que cette série tombe dans le gnangnantage sirupeux post-9/11 que je n'avais pas fait l'effort de la regarder au début. Mais entre the Shield et les Sopranos, elle tient bien sur ses pattes. Et la theme song est assez parfaite.
Et mention, enfin, à Battlestar Galactica, qui confirme, contre toute attente, qu'il y a moyen de réaliser une série de sci-fi sans tomber dans le kitsch pyjama-carton pâte. (hop, 30 millions d'amis).
Le bouquin (belge) de l'année: le Goût des Belges.
J'ai un peu honte, bien entendu. Mon livre de l'année n'est même pas un roman. Mais si, comme moi, vous ouvrez avant tout un livre pour prendre un peu de plaisir, et que votre femme tolère difficilement une pile de Playboy à côté du lit, la meilleure option reste de déguster ce bel ouvrage qui recense 150 produits culinaires qui ont marqué au fer rouge l'inconscient collectif des Belges. Alors, bien entendu, il faut être un minimum épicurien, sinon la mayonnaise (Devos Lemmens, de préférence) ne prendra pas. Et il faut être un peu belge, aussi. Parce que Blanc de Boeuf, sirop de Liège, lacquemant, merveilleux, Duvel, chokotoff ou tartine russe, ça vous fera d'office moins saliver. En une page et une belle photo, les auteurs décrivent avec humour, nostalgie et parfois un peu de cynisme, tous ce qui, à un moment donné, a fait le bonheur royal de notre palais. Un exemple savoureux, la Dame Blanche:
(...) C'est que dans une Dame Blanche, il n'y a que les produits qui comptent, le tour de main vous oubliez. La Fermette par boîte de 5 litres, la crème fraîche fouettée ouverte depuis 3 jours et le chocolat liquide bidon grand modèle peuvent à la limite séduire un groupe de pensionnés lors d'une visite de Bruxelles en autocar après une croquette aux crevettes surgelée et des carbonnades flamandes, mais pour autant que l'on possède un vrai palais et non un de ces trucs en plastique avec de fausses dents accrochées, il faut refuser.Tout est dit.
Le volume deux vient de sortir, et il comble à merveille les lacunes du premier opus en incluant le Bi-Fi, les Chipito (Cheetos? BullCheetos!), et le Giant, on peut donc désormais parler d'encyclopédie ultime.
Le bouquin (français) de l'année: Football football (G. Bouzard).
Pour ne pas léser les 70% de mon lectorat qui vient d'ailleurs, voici mon autre gros coup de coeur cette année. Bon, c'est pas un roman non plus. A force d'avoir été traumatisé, plus jeune, à coup de petite Fadette, de Madame Bovary et autres Grand Meaulnes, lecture obligatoire dans les 15 jours sinon c'est la punition, j'ai peut-être développé un blocage.
Chaque planche de cette excellente BD répond à une question fictive. Exemple: 'Qu'est-ce que c'est que cette coupe Intertoto?'
On voit les gros pontes de l'UEFA attablés, et l'un d'entre eux, nez rubicond, verre à la main, prend la parole: 'Je trouve que ça serait super de créer une autre coupe européenne dont tout le monde se foutrait royalement, qui écourterait les vacances des joueurs et qui mettrait en compétition des clubs inconnus dans des pays pas encore tout à fait créés! Et il faudrait lui donner un nom à la con!' Les autres, en choeur: 'Ah ouais, excellent!'
Plus loin dans la planche, l'entraîneur, dépité dans les vestiaires: 'Bon, les gars... J'ai une sale nouvelle... On... On est qualifiés pour la Coupe Intertoto...'
En fin de page, un bus dans une route de campagne pourrie: 'Bon Dieu, cette fois on est vraiment perdus! Putain Roger, t'es sûr que c'est le bon pays?'
Tout y passe, la règle du hors-jeu, la fragilité de Cissé, la parenté entre Johnny Rotten et Jérôme Rothen, le coup de boule de Zizou... Du bonheur pur pour tous les footeux. En plus, idée profondément débile, donc incontournable, la couverture se décline en 4 coloris. Pour moi, ça sera rouge, merci.
Le blog de l'année: Fais pas ton Jean Gabin!
Pas fastoche de critiquer le 7° art, y a qu'à voir comment j'ai galéré quelques paragraphes plus haut.
Prenons l'inénarrable Truands, par exemple: on peut l'attaquer sous cet angle:
A la fois classique et puissant, un polar âpre et sans concession électrisé par un Philippe Caubère, survolté, démentiel, immense... (aVoir-aLire.com)Ou sous cet angle:
LE grand film fasciste de l'année. Plus nauséabond qu'un cul de babouin, plus laid que la nouvelle bouche d'Axelle Red et interprété par une bande d'agités du bocal à qui on a vite envie de faire subir les mêmes vilénies que celles vues à l'écran.J'ai vite fait mon choix. Franc, direct, instructif, passionné, ce blog serait parfait si Cartman (aka Fred des Jeunes pour tous les vieux cons bruxellois nourris à la musique qui rend sourd mais heureux) ne s'obstinait pas, critique après critique, à coller un couvre-chef oriental incongru à la cote qu'il attribue. Longue vie!
Si vous n'avez pas vu cette merveille en salle, épargnez-vous le supplice de la location: autant chier directement dans votre lecteur DVD, c'est plus rapide, ça coûte moins cher et c'est même pas sûr que ce soit plus sale... (Fais pas ton Jean Gabin)
Le jeu de l'année: Assassin's Creed.
Revenons enfin au core business de ce site, comme disent nos zamis du département marketing. Le jeu de l'année, donc. Malgré l'atmosphère particulière de Bioshock, malgré la réalisation impeccable des Mario, malgré la jungle photoréaliste de Crysis, ça sera Assassin's Creed pour moi, merci.
Débuter une nouvelle licence dans un environnement inédit (les Croisades), c'était un pari osé et risqué, qui change agréablement de la politique habituelle d'Ubi. On est d'accord, le jeu peut être légèrement répétitif, et il est certainement trop court, mais je préfère voir la fin d'un jeu qu'un jeu dont on ne voit pas la fin. J'me comprends. Et je ne me serai jamais lassé d'explorer les villes dont la modélisation m'a réellement laissé pantois, et qui rapproche encore un peu le jeu vidéo du statut d'art. Mais je m'emballe...
Mentions spéciales à Bioshock et Super Paper Mario, que j'aurai également dévoré d'une traite. Ouaip, c'était vraiment une bonne année.
Le flop de l'année: PES 2008, qui est en tous points inférieur à l'opus précédent; Halo 3, le fps prouvant qu'avec suffisamment de comm', on peut faire passer un étron de bouc pour du boudin de Noël; et la PS3, strictement inférieure à la XBOX360 à moins d'être habité de pulsions masochistes sévères.
Voilà, ceci conclut l'année 2007 qui, je l'espère, aura été aussi bonne pour vous que pour moi.
A titre personnel, 2008 devrait être du même tonneau (Rock Band sort en février; en avril je vais cramer la Visa à Vegas pendant 11 jours, et jour après jour, je continuerai à m'émerveiller des progrès du petit. Qui sait? Il aura peut-être un pad en main fin 2008?).
Quant à vous, soyez heureux, faites des gosses, déconnez et jouez!
Et pour finir en beauté, juste un petit mot au dingue de l'année: je ne sais comment Google a fait pour te rediriger ici, mais putain, mec, sans déconner, Anne Roumanoff à poil, c'est quoi ton problème?